Personnages – Le combat de Delgrès

 Dossier Laméca

1802
La rébellion en Guadeloupe

PERSONNAGES
LE COMBAT DE DELGRES

 

La mort de Louis Delgrès, au Matouba, le 28 mai 1802, au milieu de quelques centaines de ses compagnons, a largement contribué à marquer les esprits au point que, dans la conscience collective, il est courant d'identifier les événements de la Guadeloupe à travers la seule évocation de son sacrifice. Pourtant ce dernier, à lui tout seul, se doit de nous interpeller sur les motivations réelles d'un choix aussi radical pour mettre fin à 18 jours de combats.

Delgrès, homme de convictions, militaire à la carrière exemplaire pour un libre de couleurrebelle qualifié d'esprit dangereux par Lacrosse dès octobre 1801, chef de guerre et, finalement, martyr de la cause de la liberté ! Face à la détermination d'un Richepance, pressé d'en finir avec la rébellion de la Guadeloupe, le combat de Delgrès rapidement désespéré, prend une dimension universelle en se tournant vers la postérité.

Le parallèle avec Pélage, son vieux compagnon d'armes qui finit par le combattre jusqu'à le pousser dans ses derniers retranchements, est intéressant à plus d'un titre pour comprendre le cheminement de Delgrès vers d'Anglemont. Tous deux natifs de la Martinique, ils ont exactement le même âge : 36 ans au moment des événements de 1802, ont tous les deux servi dans la milice avant de s'engager au sein des troupes républicaines avec lesquelles ils combattent dans les îles du Vent. Capturés par les Anglais lors de la prise de la Martinique en 1794, déportés en France, ils sont nommés officiers dans le bataillon des Antilles, séjournent en Guadeloupe en 1795, avant de partir tenter de reconquérir Sainte Lucie. Prisonniers en Angleterre à l'issue de ces combats, ils regagnent la France en 1797 et se retrouvent ensemble à l'île d'Aix où sont regroupés les officiers de couleur. En 1799 ils partent tous les deux pour la Guadeloupe, Delgrès avec le titre de chef de bataillon et comme aide de camp de l'agent du Directoire, Baco, Pélage avec le titre de chef de brigade, et comme aide de camp de l'agent Jeannet. C'est dire à quel point ces deux hommes ont connu parallèlement et partagé gloire, défaite, exil, captivité et promotions diverses.

Leur parcours exceptionnel leur vaut donc d'occuper, en 1801, des places enviables dans le nouveau dispositif élaboré sous le Directoire. Le personnage clé dans la colonie est désormais le capitaine général Lacrosse  et son aide de camp, c'est-à-dire son homme de confiance, n'est autre que Louis Delgrès. Quant à Pélage, il occupe la fonction de commandant de l'arrondissement de la Grande Terre, ce qui en fait en quelque sorte le numéro deux de l'armée placée sous les ordres du général Béthencourt. Or, c'est précisément la mort de ce dernier, le 5 août 1801, qui va indirectement déclencher tout le processus qui aboutit à la rébellion de la Guadeloupe. Lacrosse s'étant approprié le commandement de l'armée au détriment de Pélage, se met à dos les officiers de couleur qui finissent par le destituer et l'expulser de la colonie. Ce faisant, la Guadeloupe entre en rébellion pour avoir refusé l'autorité du représentant légal de la métropole. Nos deux militaires s'y engagent, mais avec réticence.

Le coup de force d'octobre 1801 n'est en effet pas de leur fait. En dépit du comportement vexatoire et des injustices de Lacrosse à l'encontre des officiers de couleur, Pélage et Delgrès sont trop soucieux du respect de la hiérarchie, trop légalistes pour tenter de s'y opposer, a fortiori par les armes. C'est donc à la suite des initiatives violentes d'autres officiers, dont Ignace et Caudou, qu'il vont être amenés à composer et, finalement, à adhérer à la rébellion. Investi de la confiance des militaires et des notables de Pointe-à-Pitre, puis de Basse-Terre, Pélage, très soucieux du maintien de l'ordre accepte de servir de rempart entre les insurgés et le capitaine général déchu, puis d'assumer l'intérim du pouvoir devenu vacant. Dès sa première proclamation, il veille à légitimer ce pouvoir qui lui échoit :

Citoyens, le contre-amiral Lacrosse est détenu au Fort de la Victoire : cette mesure a été commandée par la circonstance la plus critique : le salut public l'a rendue indispensable. Chargé du commandement en chef par la confiance dont m'a investie la force armée, j'ai nommé les commissaires provisoires désignés dans l'assemblée du 21 octobre pour administrer la partie civile, jusqu'à ce qu'il me soit possible de consulter le vœu de toutes les communes de la colonie.

Mais Pélage se refuse à se situer dans une logique de rupture avec le pouvoir métropolitain :

Que tous les citoyens coopèrent à seconder mes vues, et la colonie est sauvée. Vive la République ! Vive le Gouvernement consulaire, auquel nous serons constamment fidèles !

La position de Delgrès est encore plus complexe : Aide de camp de Lacrosse, il entend dans un premier temps en partager le sort puisqu'il veut être lui aussi enfermé avec les autres aides de camp blancs. Mais Ignace qui s'y oppose, le retient :

Nous avons à vous parler.

Ce auquel il lui rétorque :

Mais ce que vous avez fait mérite la mort !

Harcelé par Ignace et ses partisans, Delgrès prend rapidement conscience de l'énormité de l'engagement qui lui est proposé. Trahir Lacrosse c'est, en effet, s'exposer aux foudres du pouvoir, briser sa carrière et risquer très gros. Mais a-t-il d'autre alternative dès lors que son congénère Pélage, plus gradé que lui, a déjà basculé dans le camp de la rébellion ? Il est vraisemblable d'ailleurs que, mieux que celui-ci, il ait rapidement pris conscience des conséquences et surtout de la nécessité d'opter pour une logique jusqu'auboutiste :

Soit ! je suis avec vous, mais à une condition, c'est que nous nous défendrons jusqu'à la mort, à moins d'obtenir un traité qui couvre le passé et assure l'avenir !"

A l'arrivée du général Richepance, le 6 mai 1802, Pélage et Delgrès occupent des fonctions essentielles : le premier est chef du Conseil provisoire de gouvernement, le second commandant provisoire de la place de la Basse-Terre, nommé à ce poste par Pélage. Les deux hommes sont encore sur la même longueur d'onde : prêts à se soumettre à une autorité métropolitaine pourvu qu'elle ne soit pas représentée par leur ennemi commun : Lacrosse. La position de Pélage est clairement exprimée dans sa proclamation datée du 4 mai :

Citoyens,
La division qui vous apporte un nouveau capitaine général va paraître : le général Richepance est celui qu'envoie le gouvernement consulaire. Il vient avec la nouvelle officielle de la signature du traité définitif de paix. Quel moment plus beau pouvait-il désirer pour son entrée ! Sous quels plus heureux auspices pouvions nous l'attendre ?
Livrons-nous donc à la joie, tout nous y invite. Ainsi cet heureux dénouement que nous avons tant de fois annoncé achèvera de convaincre de la pureté de tous les cœurs.
Vive le gouvernement consulaire ! Vivent nos frères d'Europe !

Delgrès, rappelons le, a exactement le même point de vue que Pélage. Il envoie, d'ailleurs, à Pointe-à-Pitre, une délégation pour accueillir ce dernier. Richepance aurait choisi à son arrivée dans la colonie, de débarquer à Basse-Terre, ou même d'y envoyer une partie de ses navires, Delgrès aurait eu la même attitude et aurait organisé le même accueil que Pélage. Mais il a bénéficié du recul, et par conséquent d'informations d'abord imprécises, ce qui le rend sceptique, puis dès la nuit du 7 au 8 mai, de détails amenés de Pointe-à-Pitre par l'officier Noël Corbet qui lui confirme l'arrestation des soldats noirs et leur embarquement à bord des navires de Richepance. Autrement dit, avant même l'arrivée d'Ignace à Basse-Terre, Delgrès y trouve motif à entrer en rébellion. Car les deux hommes ont une commune appréhension d'un retour en Guadeloupe de Lacrosse : Noël Corbet lui voue une véritable haine depuis l'exécution de son neveu, Joseph Lagarde, âgé seulement de 20 ans, que Lacrosse fit fusiller à Basse-Terre, en septembre 1801, pour propos séditieux à son encontre. Quant à Delgrès, outre sa trahison vis à vis de son supérieur depuis octobre 1801, il n'a pas supporté les manœuvres multiples opérées par Lacrosse depuis son exil, pour discréditer et tenter de renverser le Conseil provisoire. Dès février 1802, aux côtés de Massoteau, il s'en prend ouvertement aux partisans de Lacrosse, notamment aux officiers blancs qu'il fait même déporter. Pour l'un comme pour l'autre, les arrestations opérées par les troupes de Richepance à leur arrivée ne peuvent, en bonne logique, que porter la signature de Lacrosse. Dès lors, c'est toute la confiance investie dans l'arrivée de l'envoyé consulaire qui s'écroule. Le combat de Delgrès se précise : lutter contre tous ceux, Richepance y compris, qui ont pu être manipulés par Lacrosse. D'autant que sa déception est grande de voir Richepance se présenter, non pas comme capitaine général (comme Pélage et lui l'espéraient car cela confirmerait la mise à l'écart de Lacrosse) mais comme général d'armée, donc investi d'une mission militaire de mise au pas des autorités. Sa méfiance est très clairement exprimée dans sa proclamation du 10 mai :

Le général Richepance, dont nous ne connaissons pas l'étendue des pouvoirs, puisqu'il ne s'annonce que comme général d'armée, ne nous a encore fait connaître son arrivée que par une proclamation, dont les expressions sont si bien mesurées que, lors même qu'il promet protection, il pourrait nous donner la mort sans s'écarter des termes dont il se sert. A ce style, nous avons reconnu l'influence du contre-amiral Lacrosse, qui nous a juré une haine éternelle. Oui, nous aimons à croire que le général a été trompé, lui aussi, par cet homme perfide, qui sait employer également les poignards et la calomnie.

Dans cette même proclamation, Delgrès justifie aussi son entrée en rébellion :

Plutôt, si nous en croyons les coups d'autorité déjà frappés au Port-de-la-Liberté (nom de Pointe-à-Pitre à l'époque révolutionnaire), le système d'une mort lente dans les cachots continue à être suivi. Eh bien ! nous choisissons de mourir plus promptement.

Le combat de Delgrès contre Lacrosse est celui d'un officier de couleur qui, comme ses homologues, s'est insurgé contre les manœuvres, ponctuées de racisme, de ce capitaine général, censé représenter et appliquer les vues du pouvoir consulaire. Or, ni Delgrès, ni Pélage, ni vraisemblablement aucun des officiers de couleur, pas plus, à la même époque, qu' un Toussaint Louverture à Saint Domingue, ne peuvent concevoir et imaginer que ce racisme est inspiré par Bonaparte pour lequel ils ont tous une admiration sans bornes. Comment douter des intentions du Premier Consul, connu pour ses idées jacobines, dont Delgrès est, du reste, un ardent partisan ? Bonaparte n'a-t-il pas écrit dans son "Exposé sur la situation de la République", le 22 novembre 1801 :

A Saint Domingue et à la Guadeloupe, il n'est plus d'esclaves ; tout y est libre, tout y restera libre. La sagesse et le temps y ramèneront l'ordre et y rétabliront la culture et les travaux.

Y a-t-il l'ombre d'un doute sur ses sentiments et ses convictions à l'égard de Bonaparte lorsque l'on poursuit la lecture de sa proclamation du 10 mai ?

Et vous, Premier Consul de la République, vous, guerrier philosophe de qui nous attendions la justice qui nous était due, pourquoi faut-il que nous ayons à déplorer notre éloignement du foyer d'où partent les conceptions sublimes que vous nous avez si souvent fait admirer ! Ah ! Sans doute, un jour, vous connaîtrez notre innocence, mais il ne sera plus temps, et des pervers auront déjà profité des calomnies qu'ils ont prodiguées contre nous pour consommer notre ruine.

Dans l'ultime message de Delgrès qui nous soit parvenu, dans sa lettre du 15mai (au plus fort de l'affrontement avec les troupes de Richepance) adressée au commissaire du gouvernement à Basse-Terre, Bernier, son discours ne laisse pas de place à la moindre équivoque, balayant de ce fait toute forme de récupération de son action à des fins politiques :

Vous n'ignorez pas, citoyen, que nos sentiments ont été d'être fidèles à la mère patrie. Nous sommes ses enfants ; nous ne levons point contre elle une main téméraire : mais elle nous oblige aujourd'hui à méconnaître ses droits, ou plutôt ses interprètes qui, avec peu de respect, oublient ses nobles principes en agissant arbitrairement, en dépit de sa sagesse et de la justice accordée à ses enfants.

Cette obstination à écarter Bonaparte de toute responsabilité, outre le fait que Delgrès ignore à quel point ce dernier a changé depuis le 18 brumaire, et renié ses convictions d'antan, permet de recadrer la nature de son combat. Il ignore que Lacrosse, comme Victor Hugues et bien d'autres, a bel et bien été envoyé avec des instructions hostiles à l'octroi de droits et de pouvoirs aux libres de couleur, et chargé de préparer le terrain à la restauration de l'ancien régime colonial, avec comme corollaire le rétablissement de l'esclavage. Ce qui est évident pour nous qui analysons avec du recul, ne saurait l'être pour des hommes de conviction, qui plus est, des militaires, habitués à obéir aveuglément. En ce sens, Pélage agit dans la pure logique de ses engagements antérieurs et ne trahit pas la parole donnée de restituer la colonie au premier envoyé du gouvernement consulaire. Delgrès, lui, persuadé de la présence de Lacrosse à bord des navires de Richepance, ne peut en aucun cas se soumettre à cette nouvelle autorité complice d'un Lacrosse dont le premier geste risque d'assouvir une vengeance qui mûrit depuis sept mois. Il s'inscrit par conséquent dans la logique de son premier engagement aux côtés des rebelles, du 24 octobre 1801 : aller jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort. Son choix est donc bien celui d'une mort au combat, défendant son honneur et ses idées face à un Lacrosse, et désormais à un Richepance, qui ne lui réservent d'autre sort qu'une exécution au pire, une déportation au mieux. Lui qui a déjà connu l'exil, la déportation et la prison à l'extérieur, lui le jacobin pétri des idées de 93, n'a pas d'hésitation : son choix est fait, c'est celui des Sans-Culottes : Vivre libre ou mourir.

Delgrès a justifié ses choix, expliqué son combat et très peu revendiqué dans ses proclamations. Faire de la question de l'esclavage l'unique motivation de son combat nous apparaît une démarche erronée car elle occupe une place infime dans sa proclamation du 10 mai et seulement quelques mots dans celle du 15 mai. Dans la première, c'est une fois de plus à Lacrosse qu'il s'en prend lorsqu'il évoque l'esclavage :

Osons le dire, les maximes de la tyrannie la plus atroce sont surpassées aujourd'hui . Nos anciens tyrans permettaient à un maître d'affranchir son esclave, et tout nous annonce que, dans le siècle de la philosophie, il existe des hommes, malheureusement trop puissants par leur éloignement de l'autorité dont ils émanent, qui ne veulent voir d'hommes noirs ou tirant leur origine de cette couleur, que dans les fers de l'esclavage.

Dans la seconde, rédigée au bout de cinq jours de combats acharnés, où les pertes en hommes sont considérables dans les deux camps, c'est le chef de guerre qui s'exprime. Car c'est autour de lui que se focalise désormais "la résistance à l'oppression" : plus d'un millier d'hommes, de femmes et d'enfants, repliés dans le Fort, ou dans les bastions tenus par les rebelles au Matouba et à Dolé, n'ont d'autre issue que de s'en remettre à ses choix tactiques de commandant de la force armée. Tous ont été mobilisés ou recrutés pour cause de lutte contre le rétablissement de l'esclavage, message récurrent à l'arrivée de chacun des nouveaux administrateurs depuis 1797, et conforté par les exactions commises à l'arrivée de Richepance. En chef de guerre, contraint de mobiliser des troupes très affectées par la tournure des combats, Delgrès qui, rappelons le, a déjà fait son choix, ne peut qu'épouser les options prises et faire sien le combat de ces cultivateurs et militaires noirs dont la liberté est réellement menacée.

Personne n'est plus sensible que moi aux maux où notre cher pays peut être livré. Cependant, je vais vous parler par l'organe d'un vrai républicain, qui préfère mille fois la mort à l'esclavage, et c'est aussi les vœux de tous mes compatriotes.

Ce "VRAI REPUBLICAIN" est la preuve patente que Delgrès est avant tout cet homme d'idées et de conviction que nous avons décrit. Lui, métis de père blanc et de mère mulâtresse, se bat pour des principes. La question de l'esclavage ne peut l'obséder qu'à ce titre car, en tant que jacobin, il a approuvé l'abolition de 1794 et ne saurait tolérer sa remise en cause . A titre personnel, et sur cette seule question, il n'a rien à craindre car un éventuel rétablissement de l'esclavage ne peut en aucun cas menacer un libre de naissance comme lui, contrairement à un Pélage affranchi seulement en 1794. Delgrès, qui a côtoyé de près l'esclavage avant son engagement militaire (ses parents en possédaient 25 sur leur habitation de Tabago, comme en témoigne l'inventaire effectué lors du décès de son père en 1788) est de ceux qui pensent définitivement proscrit un retour aux pratiques de l'Ancien Régime. C'est donc en toute sincérité qu'il s'engage dans cet autre combat.

Sa dernière requête est le départ de Richepance et de ses troupes pour un retour à la paix. Delgrès sait parfaitement que cette revendication n'a aucune chance d'être prise en considération par un militaire du grade de Richepance. Mais il est surtout amer de la prise de position de Pélage qui lui a notifié son étonnement de le voir tirer sur les navires de la République et d'avoir "renoncé au serment que nous avons fait ensemble d'être fidèles à la mère patrie et de remettre la colonie intacte au premier envoyé du gouvernement consulaire".

Pélage qui lui aussi est devenu menaçant :

Si vous résistez aux avis d'un ancien camarade, vous me verrez bientôt à la tête des colonnes françaises vous faire repentir de votre erreur.

Mais le combat de Delgrès a depuis longtemps pris une autre dimension : Il s'en remet à la postérité, convaincu de la justesse de la cause pour laquelle il est prêt à mourir. Sa proclamation du 10 mai, il l'adresse à l'Univers entier et l'intitule : Le dernier cri de l'innocence et du désespoir. Son intention est tout aussi claire : faire connaître après sa disparition, son innocence et ses malheurs. Pour ce qui est de l'immédiat, il ne se fait guère d'illusions :

La paix paraîtra de suite par l'embarquement des troupes qui sont maintenant à alimenter la guerre civile en ces florissantes contrées : ou plutôt elles régneront sur les cendres et sous les ronces dégoutantes de notre sang.

Guerrier magnanime, il propose de libérer les blancs et de respecter leurs familles et leurs biens: "Vous dont la différence de l'épiderme est un titre suffisant pour ne point craindre les vengeances dont on nous menace".

Assuré d'avoir expliqué son combat, il adresse un dernier appel à la postérité, c'est-à-dire à nous tous, afin que son sacrifice ne soit pas vain :

Et toi, postérité ! Accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits !

 

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SOMMAIRE

HISTOIRE
21 octobre 1801, les hommes de couleur prennent le pouvoir en Guadeloupe
6 mai 1802, le Général Richepance arrive en Guadeloupe pour y rétablir l'ordre
Baimbridge et Fouillole dans la tourmente révolutionnaire de 1802
Matouba, 28 mai 1802
L'agitation politique en Guadeloupe entre 1794 et 1802
Chronologie

PERSONNAGES
Le combat de Delgrès
Le combat de Richepance
Biographies des principaux protagonistes

ETAT DES LIEUX
Les communes de Guadeloupe
L'agriculture en Guadeloupe en 1799
La population de Guadeloupe en 1796
La politique coloniale de la France à l'époque révolutionnaire

REFERENCES
Textes historiques
Glossaire historique
Textes littéraires
Illustrations audio-vidéo
Bibliographie

crédits

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par René Bélénus

© Médiathèque Caraïbe / Conseil Départemental de la Guadeloupe, mai 2002 - mai 2022