Dossier Laméca

BOMBA & PLENA DE PORTO-RICO

3. MUSICIENS

 

Si l’histoire n’a pas retenu le nom de certains joueurs de tambour ainsi tombés dans l’oubli, ceux que l’on cite avec ferveur sont au regard du développement culturel de Porto-Rico considérés comme des Baluartes. Autant de remparts contre l’aliénation définitive de cette nation encore dominée par les USA.

De Bumbún Oppenheimer (1884-1929) à William Cepeda, nous passons en revue la flor y nata de l’art musical portoricain.

Au premier rang, celui qui devait amener la Plena aux studios d’enregistrement à New-York dans les années 1920-1930 : Manuel Jimenez "Canario" (1895-1975), Don Rafael Cepeda et sa femme, et en un mot, la grande "tribu" des Cepeda : Modesto, Jesus, Rafael Cortijo, Mon Rivera, Moncho Leña, Ismael Rivera, sa mère Doña Margot Margarita Rivera, Francisco Bastar "Kako", Marcial Reyes.

La Bomba et la Plena ont souffert d’ostracisme, certains voyant ces formes musicales liées aux classes sociales défavorisées et méprisées. Neg a ronm, femmes aux mœurs légères. Les autorités n’hésitant pas à incarcérer les joueurs de tambour surpris par la police. 

Une importante partie de la population du Porto-Rico d'aujourd’hui tourne le dos à ces "balbutiements d’un autre âge". La preuve éclatante est le nombre croissant de groupes de qualité existant dans l’île mais aussi sur le territoire des USA où durant fort longtemps les joueurs et travailleurs s’adonnant à ces musiques furent victimes du racisme prévalant dans les rapports sociaux particulièrement dans la classe ouvrière.

De nos jours, Porto-Rico peut compter sur les groupes Raices, Calabó, Mayombé, Los Ayala de Loíza, Los Cepeda de Santurce, Los Relampagos de la Plena de Carolina, Raices Eternas de Levy Town, Son del Batey de la U.P.R. (Université de Porto-Rico), Paracumbé, Cuembé Aranzó, Bambulae de Ponce, Bombalele du maestro Jesus Cepeda, Los Guyacanes de San Antón, Plena Libre, Modesto Cepeda, Tacuafan (Taller Cultural Afro-Antillano de Angel "Cachete" MALDONADO)...

L’émigration peut compter sur Los Pleneros de la 21 (New-York), Los Pleneros del Batey (Philadelphie), La Familia Ayala de Boston, projection de celle de Porto-Rico.

La nation portoricaine possède son propre panthéon musical où servent de guide et d’exemple ceux, musiciens et compositeurs de ces musiques, figures de proue de l’âme boricua, partis trop tôt : Don Rafael Cepeda Atiles, Ismael "Maelo" Rivero, Rafael Cortijo, Mon Rivera, Marcial Reyes, Manuel Jimenez "Canario", Enrique Soto, Toribio Laporte.

Ils lèguent à leur pays et au monde environnant des pages musicales issues du milieu populaire et devenues des classiques du genre.

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SOMMAIRE
1. Musique
2. Instruments
3. Musiciens
4. Racines dans le vent
Illustrations musicales

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Par Alex E. Petro

© Médiathèque Caraïbe / Conseil Général de la Guadeloupe, 2001