Solange “Soso” Bach (1997)

Interview audio Laméca

Solange "Soso" Bach Dino (1997)

Propos recueillis par Marie-Line Dahomay (Laméca) et Marie-Hélène Joubert le 3 septembre 1997 au domicile de Solange "Soso" Bach (Jabrun, Baie-Mahault, Guadeloupe), à l'occasion d’une enquête sur la présence des femmes dans le gwoka.
Durée : 53 mn

Solange "Soso" Bach en 1997 à son domicile (Jabrun, Baie-Mahault, Guadeloupe).
© Médiathèque Caraïbe (Laméca)

Une interview du programme de collecte de la mémoire orale des musiques en Guadeloupe (fonds Palé pou sonjé), mené par Laméca depuis 2005.
Après traitement, les interviews de ce programme sont disponibles pour une écoute sur place à l'espace musique & cinéma de Laméca. Certaines sont mises en ligne sur ce site, partiellement ou dans leur intégralité.

 

A propos de Solange "Soso" Bach Dino (1918-2017)

Née en 1918, mère du célèbre chanteur Guy Conquet, danseuse et chanteuse renommée de gwoka et de quadrille, Man Soso est un monument du panthéon traditionnel guadeloupéen. Réputée pour ses swaré-léwòz ou léwòz organisées dans son bik à Jabrun Baie-Mahault, elle élève cet espace rural au rang de haut lieu du patrimoine culturel guadeloupéen, où se sont produits d’illustres musiciens traditionnels tels Carnot, Henri Délos… Man Soso, ancienne responsable d’un débit de boissons, amarreuse et vendeuse dans les plantations de cannes, acquiert la faculté de rassembler. Autour d’elle, gravitent des gens de tout bord, de toute tendance artistique, de toute nationalité.

Les femmes se sentent particulièrement accueillies dans l’entourage de cette mère à tous… Ainsi, en 1992 est organisé pour la première fois en Guadeloupe un léwòz de femmes rassemblant une foule immense à Jabrun. Quelques années plus tard, l’association de sa fille, "Aka Man Soso", réitérera cette manifestation. De ces léwòz féminins émergera en 2006, le groupe traditionnel de femmes, "Fanm Ki Ka". Leur lieu de répétition privilégié : la galerie de Man Soso...

Man Soso joue un rôle important dans la transmission des valeurs du gwoka aux femmes qui, longtemps, furent méprisées et considérées comme étant de mauvaises mœurs, dans ce milieu masculin. Au début des années 1990, le Conseil Régional lui décerne un "Ka d’Or", en guise de reconnaissance pour son impact incontournable dans la culture. En 2012, le rond-point "Les amarreuses de Jabrun" à Baie-Mahault lui est dédié.

 

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